Billets qui ont 'Hitchcock, Alfred' comme nom propre.

Hamas, Cary Grant et couscous

C'est le résumé de ma journée: levée à dix heures, je range trois bricoles, je termine la traduction entreprise hier (c'est assez long) en jeûnant pour éliminer l'alcool de la veille. A trois heures internet rame (lague) tant que je n'arrive même plus à me connecter à FB. Rédaction du billet d'hier (j'ai une semaine de retard sans compter la Grèce); vers cinq heures l'idée est lancée d'aller au cinéma.
— Voir quoi ?
— Je ne sais pas, je regarde. (Compulsation d'iPhone): La Mort aux trousses ?
— Ah oui, bonne idée.

Nouvel Odéon ancien Racine (mais pourquoi avoir changé son nom? Ces gens ne savent rien des attachements sentimentaux).

La Mort aux trousses est sans doute le Hitchcock que j'ai vu le plus, il passait souvent à la télévision (il y a trente ans). En réalité je ne me souvenais de rien, si ce n'est de Cary Grant en train de courir dans le champ de maïs ou de la sortie de la salle aux enchères (mais dans mon souvenir c'était une salle de tribunal: je dois confondre avec d'autres films). Je ne me souvenais pas que ce n'était qu'une histoire d'amour (so sentimental: mais finalement cela correspond bien à Hitchcock) commençant par un dialogue ahurissant (rarement vu un tel rentre-dedans de la part d'une femme: la censure laissait passer cela en 1960? Décidément, on ne peut compter sur personne); et surtout je n'avais jamais pris conscience de la dimension burlesque de Cary Grant (pourtant évidente dans Arsenic et vieilles dentelles. Mais justement, Arsenic et vieilles dentelles est un film drôle, il est donc normal que Cary Grant soit drôle, alors que, vieille déformation de l'enfance qui veut que tout ce qui intéresse les adultes soit forcément sérieux et ennuyant, j'imaginais Hitchcock austère, malgré les contre-évidences devant mes yeux): Cary Grant est un clown, un Jerry Lewis élégant et séducteur.

Puis un couscous Chez Jaffar (qualité déclinante, effet vacances?), comme je l'annonçais en titre. Je découvre que les enfants ont vu plus d'Hitchcock que je n'aurais pensé. J'aimerais revoir Frenzy et La Maison du docteur Edwards dont je conserve un souvenir en pointillés.

Question: quel est le Hichcock le plus connu, Les oiseaux ou Psychose?

Paris est désert, il fait bon.

Hitch

Hitch, encore cette semaine au Lucernaire. La pièce représente l'interview légendaire de Hitchcock par Truffaut. Elle intervient au moment du montage des Oiseaux.

J'attendais quelque chose de didactique, un poil ennuyeux mais riche d'enseignements, et ce n'est pas du tout cela. C'est un jeu sur les langues et les accents (c'est à la fois agréable, naturel et fatigant), avec des acteurs prenant la peine de ressembler à leurs personnages. J'ai découvert une Madame Hitchcock (je ne savais même pas qu'il y avait une madamde Hitchcok) drôle, fine et intelligente, un Hitch farceur fuyant le sérieux comme tout Anglais qui se respecte, et un Truffaut emprunté au point d'être raide, et cependant non dénué d'impolitesse.

La pièce met en scène un jeu entre la vérité et le mensonge, l'être et le paraître; bref, elle prend la peine d'être la démonstration de ce qu'elle évoque par instants, entre une réplique potache de Hitch et une question sérieuse de Truffaut.

Invraisemblance: vous refuseriez, vous, de dîner avec Hitchcock s'il vous invitait?

J'ai retrouvé quelques phrases célèbres, la qualité du film et la qualité du méchant, Marylin Monroe sans mystère, son sexe sur le visage… (je ne vois pas très bien la différence qu'il semble établir avec BB: BB, le sexe sur la peau tout entière?)

La main au collet

Nous sommes allés voir le film au cinéma, avec l'arrière-pensée pour ma part de leur donner quelques éléments pour comprendre la pièce de théâtre de demain.

Je ne sais plus si j'avais déjà vu ce film, peut-être le début, les images du chat sur les tuiles.
Grace Kelly est magnifique, c'en est presque douloureux. Tant d'élégance et de style, où cela a-t-il disparu? (Et la course poursuite, bien sûr, ne peut aujourd'hui que nous faire penser à sa mort.)

Visionnage sur fond de drame, C. a le cœur gros.

Après le film, dîner dans une brasserie place de la Sorbonne. On dirait que tous les garçons ont trop bu.

Variations

Un peu trop de sujets pour que je me souvienne: Zarka, Gauchet, Parsifal à Bruxelles, les Cahiers du cinéma (mieux vaut être maoïste que tiède, il reste au moins quelques illuminations), Balibar et Jean-Marc Ferry, le long orgasme inatteignable de Tristan, le café "La jetée" à Tokyo, quel est votre Hitchcock préféré (euh...), Balzac/Flaubert/Proust/Joyce et même Céline, FB unique pour chacun et la boîte Rouet de Pranchère ou la publicité invisible, le catholicisme, Combes, Vatican I et Vatican II, le voile, Brigitte Bardot, le répondeur (ou plutôt le non-répondeur) de Brigitte Bardot...

Ce n'est pas encore le printemps mais on s'en approche.





C'était le jour de l'une des auditions de JA, mais laquelle? Une de celle que son avocat a fait repousser, sans doute.
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